Si loin, si proches ...
Les premiers concurrents de la Transat Jacques Vabre 2009 sont passés sous la barre symbolique des 500 milles restant à parcourir avant la ligne d'arrivée et la libération attendue à Puerto Limon. A partir de maintenant, les duos vont rentrer dans cette ultime phase de jeu qu'ils connaissent si bien et qu'ils savent chargée en tension et en espoirs. La règle en sera très simple : rester concentré et surtout, surtout, ne rien lâcher, ne pas se départir de cette pression qui fait les conclusions heureuses. En Imoca, on sait trop à quel point Marc Guillemot et Charles Caudrelier-Bénac ont cette saine revanche à prendre sur l'édition passée de l'épreuve et leur deuxième place. A bord de Safran, ils font depuis quelques jours la course idéale mais n'oublient pas qu'ils ont à leurs trousses Kito de Pavant et François Gabart, deux marins qui tenteront tout ce qui est en leur pouvoir pour contrarier les plans des leaders. En Multi 50, le challenge de Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux visant à arriver avant les monocoques est à portée d'étraves ...
Dans moins de 48 heures à présent, le premier concurrent de la neuvième Transat Jacques Vabre devrait faire son entrée triomphale dans le port de Limon et inscrire ainsi son nom dans l'histoire de la course au large en étant le premier à se voir coiffer des lauriers costariciens. Si sur le papier, l'issue n'a jamais été aussi proche, sur l'eau, elle se teinte d'incertitudes et de pièges de dernière minute. Quatre monocoques naviguent désormais en mer des Caraïbes, engageant un dernier acte complexe. Soumis à des grains violents et des vents moyens soutenus, ceux qui ouvrent la marche trouvent actuellement des conditions très éloignées de la carte postale idyllique. La faute à une dépression installée dans le golfe de Panama, générant des vents de secteur Est soufflants 25 à 30 noeuds le long des côtes colombiennes. En la matière, les marins étant d'éternels insatisfaits, il leur prend une certaine forme de nostalgie quant à la progression contrariée, au près, qui fût leur quotidien pendant de longues journées en Atlantique. Allez comprendre ! Pour se déjouer des écueils du phénomène actuellement rencontré, les frères ennemis, Safran et Groupe Bel, vont devoir, en théorie, en faire le tour par le Nord, se rallongeant ainsi la route mais échappant à ses effets pervers. Mais la pratique sera-t-elle conforme aux supputations terriennes ? En régatiers acharnés et marins d'expérience, Kito de Pavant et François Gabart choisiront-ils d'emprunter le sillage de ceux qu'ils cherchent à détrôner depuis de nombreux milles ? Quoi qu'il en soit, ces dernières heures de course n'auront rien d'un long fleuve tranquille tant les conditions de navigation s'annoncent usantes et les bateaux difficiles à mener.
Mode furtif : arme fatale ?
Les hommes de Safran, comme ceux de Groupe Bel ont encore un joker dans leur jeu par l'entremise du mode furtif et ce midi, les interrogations ne manquaient pas quant à la possibilité d'y avoir recours. A bord de Safran, Charles Caudrelier-Bénac confiait que l'idée avait un temps été à l'ordre du jour mais que décision avait été prise de garder cet atout pour plus tard ... pour les derniers milles avant l'arrivée. L'incroyable scénario d'une flotte disparaissant en partie des écrans de contrôle à quelques encablures de l'arrivée est donc bel et bien à envisager, autant dans la bagarre à couteaux tirés que se livrent les deux prétendants au titre en monocoque, que pour Crêpes Whaou ! qui faute de concurrent direct entend bien aller damner le pion aux camarades de l'autre classe. Une chose est sûre, aucun n'a dit son dernier mot et si tous auront plaisir à refaire la couse dans quelques jours dans les bars de Limon, l'heure n'est pas encore à la camaraderie.
Drames à tous les étages
A bord des montures, on adapte son rythme à l'enjeu et aux conditions. On se fait mal une dernière fois, restant accroché à la barre, les yeux rivés sur l'apparition des grains et les sens en alerte. Extrêmement sollicitantes, ces ultimes heures de course ne laissent que peu de place au repos. Alors on mise sur le sommeil instantané, on s'économise comme on peut pour garder toute sa fraîcheur pour les derniers milles. Proches de l'arrivée, mais encore si loin comparé à la dureté de la tâche qu'il leur reste à remplir ; les concurrents de la Transat Jacques Vabre n'ont pas fini de livrer bataille. A tous les niveaux le suspense atteint son comble. Malgré son matelas d'avance, Safran réussira-t-il à contenir les assauts de Groupe Bel jusqu'au bout ? Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux remporteront-ils le pari d'arriver avant les Imoca après avoir mené leur toute nouvelle monture de main de maître depuis le départ du Havre ? Qui des espagnols de W Hotels, des français de Veolia Environnement ou des britanniques d'Aviva aura le dessus et sortira vainqueur de cette superbe course dans la course ? La souriante Dee Caffari se verra-t-elle irrémédiablement pénalisée par son pit-stop à Sainte Lucie ? Autant de questions derrière lesquelles se cache autant d'histoires de mer, d'hommes et de femmes qui depuis le 8 novembre offrent un drame méritant de figurer dans l'oeuvre des grands tragédiens. En mer, il leur reste l'épilogue à écrire. A terre, on attend les guerriers et l'émotion de leur retour parmi nous ...
Classement à 5 heures (22 novembre 2009)
Multi 50
- Crêpes Whaou ! (FY Escoffier – E Le Roux) à 723,9 milles de l'arrivée
- Guyader pour Urgence Climatique (V Erussard – L Féquet) à 1523,9 milles du premier
- Région Aquitaine Port-Médoc (L Roucayrol – A Alfaro) à 1 735,7 milles du premier
IMOCA 60
- Safran (M Guillemot – C Caudrelier) à 619,8 milles de l'arrivée
- Groupe Bel (K de Pavant – F Gabart) à 66,1 milles du premier
- Mike Golding Yacht Racing (M Golding – J Sanso) à 270,4 milles du premier
- Foncia (M Desjoyeaux – J Beyou) à 523,4 milles du premier
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à surfer sur le site officiel de la Transat Jacques Vabre !
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